Un mal souvent nécessaire en Mycologie :

LE RAMOLLISSEMENT des exsiccata


Par la force des choses, nous sommes souvent amenés, lors d’études mycologiques, à étudier du matériel qui a été desséché et qui est conservé en herbier sous forme d’ exsiccata.

Il est en effet indispensable de les attendrir, de les ramollir, et éventuellement de les regonfler car ils sont beaucoup trop friables pour la confection de coupes, et parfois très loin de leur forme originale. L’eau et les bases diluées sont déconseillées car le matériel a tendance à s’ affaisser fortement, ce qui le rend inutilisable.

les liquides ramollisseurs permettent le ramollissement et éventuellement le regonflement du matériel desséché, afin de le rendre interprétable, mesurable et observable.


Diverses possibilités s’offrent à nous !
Nos préférences vont aux deux produits suivants :

Après un laps de temps variant de quelques minutes à quelques heures, lorsque le ramollisseur a agit sur les tissus, les coupes sont réalisables, car on se trouve devant un matériel qui a perdu sa nature friable et qui a acquis une consistance semblable à celle de la cire tendre.

Lorsque les coupes sont prêtes (techniques diverses…), il peut s'avérer utile :

Plusieurs possibilités se présentent pour le regonflage :

  1. la soude et la potasse en solution aqueuse à 5 ou 2%, utilisées à froid, sont excellentes, mais le matériel doit y séjourner de quelques minutes à 2 jours, selon le résultat recherché : ce laps de temps a pour avantage de faire disparaître le contenu cellulaire et de faciliter l’étude des parois chitineuses qui nous intéressent.

  2. pour des observations immédiates, nous proposons de regonfler en quelques secondes à la chaleur (ébullition), entre lame et lamelle, en utilisant un des produits suivants :


Il est également possible de combiner l’action colorante du rouge Congo et regonflante de l’ammoniaque, en utilisant le rouge Congo ammoniacal. C’est un excellent milieu pour toutes les observations courantes.
Il a les mêmes qualités regonflantes et ramollissantes que l’ ammoniaque, et a l’avantage supplémentaire de colorer particulièrement la paroi de la plupart des hyphes (facilitant ainsi l’observation des boucles) et des cellules, ce qui augmente le contraste et facilite l’interprétation. Il convient parfaitement lors de la recherche des anses d’anastomose, qu’il met admirablement en évidence.

Les milieux d’observation regonflants, cités ci-dessus, sont placés selon notre ordre de préférence personnelle.

Lors des coupes, il arrive que les espaces entre les hyphes soient remplis d’air, et alors les préparations sont difficilement interprétables ; il suffit de poser une goutte d’ammoniaque entre lame porte-objet et lamelle couvre-objet, et de chauffer jusqu’à ébullition, pour chasser l’air indésirable.