Il suffit de consulter une manuel de technique microscopique pour se
rendre compte que la théorie de la coloration joue un très grand rôle en histologie ou en cytologie.
Mais comme l’abondance est aussi néfaste que la disette, le débutant se trouve submergé par une
quantité incroyable de recettes, où il devient bien difficile d’effectuer un choix.
Il ne faut quand
même pas oublier que nombre de découvertes essentielles ont été réalisées par nos prédécesseurs, sans
l’usage de colorants et en utilisant des techniques rudimentaires. L’examen de cellules fraîches et
vivantes reste essentiel.
Voici tout un éventail d’appellations que vous rencontrez dans les
livres que vous serez amenés à consulter tôt ou tard !
On parlera de COLORATION DIRECTE,
lorsque celle-ci se produit par simple immersion dans un bain de colorant, qui agit directement
sur les composants cellulaires.
On parlera de COLORATION INDIRECTE,
lorsque celle-ci ne peut se produire sans l’intervention d’un agent mordant ; avant la coloration,
il est impératif de « mordancer », c'est-à-dire pratiquer le mordançage (faire agir une autre
substance qui va « préparer le terrain » au colorant et lui permettre de se fixer sur les éléments
à colorer. Sans l’agent de mordançage, la coloration est impossible, ou difficile à réaliser.
Lors d’une COLORATION PROGRESSIVE,
on va utiliser des colorants en faible solution qu’on va laisser agir longtemps sur les coupes,
jusqu’à obtention de la couleur souhaitée et définitive. L’opérateur doit donc surveiller
régulièrement sa coloration et l’arrêter au moment choisi, par lavage.
Lors d’une COLORATION REGRESSIVE,
on va colorer les sujets de manière excessive, pour ensuite les décolorer à l’aide d’un agent
chimique approprié, appelé « différenciateur ». Il est fortement déconseillé d’utiliser des
colorants trop concentrés. Il faut prendre le temps et se dépêcher lentement.
La COLORATION SIMPLE, est
obtenue avec une seule couleur simple (acide ou basique) ; elle sera nucléaire ou plasmatique,
selon le pH du colorant (retenons que les noyaux sont sensibles très souvent aux colorants
basiques).
- elle sera monochromatique lorsque tous les éléments à
colorer prennent le ton du bain colorant.
- elle sera métachromatique lorsque certains éléments à
colorer font virer la couleur vers un ton tout à fait différent du bain colorant.
On parlera de COLORATIONS COMBINEES
, lorsqu’on fera agir plusieurs colorants, de manière simultanée ou successive. Ces colorants
seront toujours acides ou basiques.
- dans les COLORATIONS SIMULTANEES, chaque colorant agit
pour son propre compte.
- dans les COLORATIONS SUCCESSIVES, chaque colorant peut
agir pour son propre compte, ou bien se comporter en différenciateur pour un des autres
colorants.
Pour des COLORATIONS PANOPTIQUES,
nous allons utiliser des colorants neutres. Elles permettent de valoriser un grand nombre
d’éléments, avec une grande variété de tonalité chromatique.
La COLORATION DE MASSE a
été beaucoup utilisée par nos prédécesseurs et est quelque peu tombée en désuétude. Elle consistait
à colorer des animaux ou des végétaux entiers. Elle nécessite évidemment des colorants très
pénétrants, comme le carmin ou l’hématéine (un dérivé de l’hématoxyline) ; elle permet d’effectuer
directement des coupes et de les monter sans fixation. Cependant, on peut considérer que ces
colorations manquent de finesse dans le résultat final.